The daily life in NZ
A quoi ressemble la vie quotidienne à l’autre bout du monde ? Je vais sûrement vous décevoir, mais c’est exactement la même qu’en Europe. Pas exactement exactement je vous l’accorde, mais dans les grandes lignes, pas de grands changements à constater. On ne se déplace pas de lianes en lianes, on ne communique pas avec des signaux de fumée, personne ne chasse la baleine pour manger, aucuns cannibales maoris à déplorer, .. d’un ennui à mourir.
Bref c’est tout pareil que vous, sauf les quelques points suivants :
Noter que je ne vais pas m’étaler sur ma vie quotidienne à moi, non ne soyez pas déçus, m’exhiber sur internet devant des gens assez pervertis pour lire mes aventures jour après jour, ce serait frôler l’indécence.
Premier cas, comme dirait n’importe quel prof de maths de prépa, la maison kiwie. Mais comment nos architectes français ont-ils pu laisser les kiwis construire ( construire est un grand mot, je dirait plutôt bricoler ) des maisons pareilles ?? Des murs ( des murs lol !! ) en cartons pâte, des fenêtres ( des fenêtres lol !! ) à zéro vitrage, le tout laissant le concept d’isolation thermique dans les bouquins pour ingénieurs boutonneux et lunettés. Une caillante dans ma chambre, c’est impressionnant. Le réveil le matin se fait bonnet sur la tête et les joues rouges, j’exagère à peine, et quand je respire je peux constater la vapeur d’eau qui sort de ma bouche. Quelques degrés, pas plus. Quand je suis tout seul le matin, la première chose que je fais dans la cuisine c’est d’aller allumer le four à 200°C toutes portes ouvertes, et vas-y chauffe Marcel ! Mes collocs n’apprécient pas trop. Il faut économiser le courant car la proprio menace d’augmenter le loyer. Les kiwis ont pas mal de problèmes pour l’approvisionnement en énergie, c’est ça de ne pas avoir le nucléaire.
Je crois que l’explication de ce froid vient du fait que les colons sont arrivés en masse en un temps très court, il a donc fallu construire beaucoup en très peu de temps. Et ensuite, ceux qui ont eu le courage de rester se sont habitués. D’où mon pote kiwi Anton se pointant en short-Tshirt-tongs ( panoplie qui fait de vous un local ) le matin en plein hiver sous la neige. Perso, j’ai encore un peu de mal à m’habituer, ma dernière gastro en est la preuve. Cette expansion a également engendré une disproportion de la ville. En effet, Il y a environ autant d’habitants à Christchurch que dans une ville moyenne de province française comme Dijon, mais la ville s’étend sur un territoire aussi grand que Paris, à cause de maisons à un seul étage, et aucuns immeubles à l’horizon. Aucuns. J’ai cherché au début, mais je n’en ai pas trouvé. Même le centre-ville est « plat ». Ce qui donne cette impression de zone industrielle géante.
Deuxième cas, les courses. Bon, je suis un homme, donc je n’y connais pas grand-chose, je l’avoue. Mais ça me parait tout de même excessivement bon marché ici, voir même carrément pas cher. En gros, lors du passage à la caisse, le même montant s’affiche qu’en Europe, sauf qu’au lieu d’être en euros il est en dollars kiwis. Et comme chaque victorieux candidat(e) au bac ES avec mention Assez Bien le sait, deux dollars kiwis valent un euro. Ce qui est donc … suspens, deux fois moins cher, bravo. Si vous avez trouvé avant d’avoir lu la réponse, c’est que vous méritiez la mention Bien, ou que vous auriez dû faire un bac S. Dans tous les cas, porter réclamation au service informatique du rectorat, ils se feront un plaisir de ne pas vous répondre.
Tout ça pour dire que la vie est deux fois moins chère ici, et que par conséquent je mange deux fois plus. Sans compter que les caissières kiwies, qui parfois ont 14 ans, font la causette à chaque présentation. Au début, très flatté, je croyais que ça n’arrivait qu’à moi, le french style ou quelque chose comme ça, mais j’ai appris plus tard qu’elles faisaient ça avec tout le monde. Déçu. C’est pour ça que j’ai sauté de l’avion.
Les kiwis ne lâchent rien, la pesée des fruits et légumes se fait en caisse, pour éviter toutes magouilles de la part des clients français comme moi, et la caissière remplie elle-même votre caddy, histoire d’être sûre que vous n’oubliez rien. Le frais avec le frais, le fragile avec le fragile, le dur avec le dur,.. Du coup ça prend quinze plombes. Faut pas être pressé, c’est tout.
Tout le monde sort du supermarché avec des sacs plastiques jaunes, sauf moi qui sort avec des verts, mais je n’ai encore pas compris pourquoi. Faudrait que je me méfie, c’est un coup à faire de la tôle ça.
Troisième et dernier cas, nan je déconne je m’arrête là, il est 17h01, j’ai fini la journée. Manquerait plus que je fasse des heures sup’.
PS : bravo à ma sœur pour le bac ( cette année ils ont perdu les copies, mais chut, personne n’est au courant, ne dites rien ). 13 en maths mdr !!!! ils en ont parlé au journal télé kiwi ce soir.
PS : désolé pour les vannes sur le rectorat, c’est un peu mon péché mignon, mais promis demain j’arête, je suis en cure de désintox’. En plus il parait que j’ai des lecteurs là-bas ( Ah c’est donc vous qui lisez mon blog ??...)