Kaikoura – Akaroa

Publié le par Matt25




Pour les fainéants qui n’iront pas au bout de cet article : ce week-end j’étais dans le plus bel endroit du monde, je me suis pris un quad sur la tête samedi, j’ai nagé avec les dauphins dimanche, et j’ai vadrouillé lundi. Pour les plus courageux, voici la story complète.

 

L’allemande avait très mal encaissé le coup du week-end dernier, quand je suis parti seul avec Tobi à l’Abel Tasman Park. On a donc prévu pour ce week-end la copie conforme de ce qu’aurait dû être le précédent. C'est-à-dire deux jours à Kaikoura, trois heures de Toyota au nord de Christchurch, capitale de la baleine. Départ samedi matin, je retrouve Tobi chez le loueur de voitures. C’est la même histoire que la semaine dernière, moins cher pour trois jours, allons-y donc pour trois jours. On embarque l’allemande, cette fois sans insultes de sa part, et direction le nord, il fait grand soleil, les alpes enneigées, un vrai bonheur d’être sur la route, Jack Johnson tourne en boucle. On arrive au « 4-wheels driving », où on a réservé une ballade de trois heures en quad sur la péninsule de Kaikoura, un peu en avance. Le temps de prendre quelques infos, on trace vers Kaikoura, petite bourgade au bord du Pacifique, connue pour sa péninsule et ses baleines. La plage au centre de la ville est littéralement magnifique. Ce que j’ai oublié de préciser, c’est que Kaikoura est l’endroit exact où la chaîne des alpes kiwies tombent dans l’océan. Oui « tombent », c’est le mot juste. Difficilement descriptible. Difficile de faire plus beau. Des montagnes blanches sous un ciel bleu qui tombent dans un océan turquoise. A vous laisser sans voix, pourtant ce n’est pas ma première sortie en NZ.

Après avoir pris environ deux cents photos et trouver un backpacker, je file à fond les boulons jusqu’au 4-wheels. On est un peu en retard, mais vu qu’on est les seuls clients cet après-midi, tout le monde est détendu. Un guide kiwi d’une cinquantaine d’année nous accompagne, après nous avoir montré comment l’engin se conduisait. Pas dur, vitesses automatiques, il y n’a qu’à freiner et accélérer. J’ai tout de suite la machine dans les mains, je m’amuse comme un petit fou. Les allemands sont très disciplinés, ne font que ce que le guide leur dit de faire, très prudents.. à la limite de l’ennui. On grimpe dans les collines, dès que le kiwi a le dos tourné je fais le gogol, double Kerstin « full gas », à fond les manettes, roule n’importe où,.. un vrai chien fou.

On approche tranquillement de la plage, il faut franchir une rivière. Trop facile, je passe à fond, sans problèmes, remet plein gaz derrière. Je me retourne pour voir comment se débrouille l’allemande, et ce qui devait arriver arriva. Pendant que j’ai la tête tournée vers l’allemande encore collée dans la rivière je n’ai pas réalisé que mon quad déviait dangereusement vers la gauche. Je sens la machine montée, je perds le contrôle. Je retourne la tête mais c’est trop tard. Je grimpe le bas-côté, 1m50 de haut à vue de nez. Je suis éjecté du quad avec la vitesse. Je retombe lourdement dans la boue sur le dos, et là je lève la tête, et qu’est ce que je vois arriver ?? Mon ami le quad, qui s’apprête gentiment à m’écraser. Pendant une fraction de secondes avant l’impact je me vois agonisé sous la lourde machine, avec un truc de casser. Fini le stage, pas d’Australie, pas de surf à Bali,.. une galère totale, pour une connerie. Le quad m’arrive dessus, instinctivement je me protège et essaye de le repousser. Je sais pas si c’est la force du désespoir ou quoi, mais grâce à une espèce de planchette japonaise, j’arrive à repousser l’engin qui vient rouler et finir sa course sur ses 4 roues deux mètres à côté de moi. J’entends l’allemande qui crie. Je me relève, et essaye tout de suite de remonter sur l’engin, en espérant que le guide n’a rien vu. Inutile, tout l’avant est enfoncé, je ne trouve même pas le levier de vitesses.

Le mec se ramène aussi sec, les allemands avec. J’ai rien de casser, je fais style que tout va bien, même pas mal. En fait j’ai super mal !! Le coccyx, l’épaule droite et le dos démontés, les avants bras brûlés par le moteur. Aïe. Heureusement le guide ne m’a pas vu, il ne se rend pas compte de se qui vient de se passer. L’allemande me dit qu’elle a halluciné de me voir sous le quad. Un truc de ouf. On s’arrête, le kiwi regarde son matos, et moi d’un très mauvais œil. Il commence à m’expliquer qu’il y en a pour 3500$. J’encaisse le coup sans rien dire, je ne suis pas trop en position de force, et pas trop dans mon assiette non plus. Tout blanc le french ! J’ai vraiment eu peur. Après quelques réparations sur place,  mon quad marche à nouveau. Il est dans un sale état , mais il roule. On continue la ballade, je roule à 2 à l’heure.

Les paysages sont magnifiques, on est sur une falaise, avec vue sur les montagnes qui tombent dans l’océan, et une colonie de phoques en dessous. Evidemment, je ne profite pas des masses. 3500$, merde ! L’ambiance se détend petit à petit, je me force à sourire, style il ne s’est rien passé. J’apprends que le kiwi est assuré, et qu’il a une franchise de 600$, ça va déjà un peu mieux. Retour à la case départ après avoir roulé pendant 10 minutes dans une rivière, en quad, il fait presque nuit. Finalement je ne payerai rien, le kiwi a été vraiment cool, je ne sais pas si je lui ai fait pitié ou quoi, mais il ne m’a rien demandé. Du coup j’ai payé deux bières aux allemands le soir. Lucky french guy ! Rien de casser, un miracle, et rien à payer, un autre miracle.

Retour au backpacker après ces émotions, deux heures de jacuzzi avec des anglaises et des américaines, vue sur le coucher de soleil. Petit tour au pub local le soir pour l’entraînement, où j’ai pu voir une belle baston, et un haka de maoris bourrés du club de rugby local. Distrayant. Couché à une heure du mat avec un corps « fully damaged ». Quelle journée !

 

Réveil le lendemain 7 heures, j’ai bien du mal à me lever, pour regarder la première mi-temps de France-Brésil, les anglais avec moi font la gueule, éliminés par le Portugal un peu plus tôt.

Finalement les américaines nous ont convaincu du « dolphins swimming », d’aller nager avec les dauphins, plutôt que du « whale watching », le regardage de baleines. On débarque dans le magasin à 8h30, encore un gros coup de bol, il reste pile trois places de libre, let’s go. On nous fournit des bonnes combinaisons, cagoule, chaussons et gants, le Pacifique n’est qu’à dix degrés !! On embarque dans le bateau, on est environ une petite quinzaine, de tous âges. Au fur et à mesure qu l’on s’éloigne de la côte, la vue sur la péninsule se dégage, vraiment incroyable. Les couleurs et tout le tralala. Il y a un peu de houle, ça tangue pas mal. L’allemande n’apprécie guère, je la retrouve avec un seau en train de rendre son petit déjeuner. Ah c’est ça quand on a pas le pied marin !

Au bout d’une heure, après avoir croisé des phoques qui sortent juste une nageoire de l’eau pour se réchauffer, des albatros géants, un truc comme deux mètres d’envergure, vraiment impressionnant, voici enfin mes amis les dauphins. Pas un, ni deux, mais quatre cents dauphins !! 400 !! Rien que ça ! C’est simple, il y en a partout. La cloche retentit, signe qu’on va pouvoir se jeter à l’eau. L’excitation monte. J’enfile tout le matos. Je vois mon pote Tobi juste avant de plonger, avec 400 dauphins à ses pieds, qui se retourne et qui fait au capitaine du bateau « Où sont les harpons ?? ». J’étais mort de rire, le kiwi savait pas trop comment le prendre.. « german humour »..

Je me mets à l’eau, les premières secondes sont les plus désagréables, lorsque l’eau rentre dans la combinaison. Oulala que c’est froid. Je mets la tête sous l’eau et là c’est un autre monde. Des dauphins partout autour de moi. Plutôt joueurs. Il faut aboyer pour attirer leur attention, et une fois cette première étape franchie, quand le dauphin vous a reconnu, il s’approche, et alors vous tourner sur vous-même et le dauphin suit. Incroyable. Deux dauphins qui tournent à 50 cm de moi, à portée de bras. Une fois les tours finis, une petite cabriole pour vous montrer qu’ils sont contents. On a dû nager pendant une demi-heure. Je suis sorti de l’eau mort de fatigue. Aboyer tout le temps, tourner, plonger, l’eau froide, épuisé ! Mais un sourire jusqu’aux oreilles vous penser bien. Retour vers le port, on recroise les dauphins, et deux baleines, mais de loin, je prends la photo ci-dessus. Difficile de faire mieux quand même. Le paradis ?   A chaque fois je crois l’avoir trouvé, à chaque fois la NZ me démontre le contraire. Retour à Christchurch après s’être baladé autour des colonies de phoques autour de la péninsule. Des centaines, se faisant bronzés, parfois à deux mètres du parking pour les voitures..

 

Je vais au boulot lundi matin, envoie quelques mails, histoire de faire croire que je bosse aujourd’hui. Le plan est d’aller faire un tour à Akaroa, à une heure de Christchurch, sur la Banks Peninsula. Akaroa est une ancienne colonie française, les premiers colons s’y installèrent en 1840 pour chasser les baleines. Les anglais reprirent le territoire mais les français restèrent, il parait que les descendants des colons vivent encore ici. Je suis sur la route avec 3 allemands, une autre allemande nous a rejoint. J’en ai plein le dos de ces allemandes, j’espère qu’on va les éclater en finale de la coupe du monde.

Akaroa  est sympa, lovely je dirais, mais après ce que j’ai vu à Kaikoura.. je suis un peu blasé. Petite rando sur une colline, photo des rues en français, plaques des colons, coucher de soleil et au revoir.

 

Kaikoura, ce nom restera à jamais gravé dans ma tête. De même que la trace du quad sur mes bras !

 

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Commenter cet article
A
Je corrige la faute d'orthographe :  pingouin et non pinguoin
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M
Bravo pour tes résultats, le séjour à Bali t'a bien motivé !On se demande de qui tu tiens ? Tapez 1 pour Gros MinouTapez 2 pour la DoudounetteTapez 3 pour ni l'un, ni l'autre ....
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A
on a reçu ce midi tes résultats scolaires: 14,5 de moyenne sur l'année, admis en 3. année<br /> Félicitations. ça vaut largement une baignade avec les dauphins. Moi ici, je suis plutôt entouré de pinguoins...
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A
avec le coup du coude cassé à Entre les fourgs, c'est le 2. avertissement. Tu es quand même invité à rentrer en bon état de marche. Alors sois prudent<br />  
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